Des éléphants sauvages sont aperçus en train de chercher de la nourriture dans une décharge empiétant sur leurs terres au Sri Lanka.

Un troupeau d’éléphants a récemment été aperçu en train de chercher son repas au milieu d’une décharge publique au Sri Lanka.

Le photographe Tharmaplan Tilaxan, de Jaffna (Sri Lanka), a pris une série de clichés montrant les grands animaux sauvages en train de fouiller dans une décharge à ciel ouvert située à proximité d’une jungle.

Partageant ces images saisissantes avec « Cover Images », Tilaxan a déclaré au service de presse que les éléphants « parcourent normalement plus de 30 kilomètres par jour et plantent jusqu’à 3 500 nouveaux arbres par jour », ajoutant que pour les éléphants, « beaucoup de choses ont changé, et leur comportement modifié va changer notre paysage ».

Les éléphants qui mangent des plastiques et d’autres déchets humains dangereux dans les décharges ne sont pas un fait nouveau.

En 2018 déjà, l’expert en éléphants d’Asie Jayantha Jayewardene avait déclaré à l’AFP que des centaines d’éléphants indigènes du Sri Lanka, au nombre de 7 500, chercheraient leur nourriture dans les déchets, rendus malades par ce qu’ils ingèrent au passage.

« Le Sri Lanka considère les éléphants comme un trésor national, mais nous voyons ces animaux réduits à manger des déchets », avait alors déclaré Jayewardene, ajoutant à propos de la question des décharges illégales : « Ils sont devenus dociles et se sont tellement habitués aux tracteurs qui leur apportent des ordures. »
« Ces éléphants ne vont plus chercher leur nourriture dans la jungle. Ils sont comme des animaux de zoo. C’est un triste spectacle que de voir des trésors nationaux fouiller dans des déchets en décomposition », a-t-il ajouté à propos de certains éléphants qui sont devenus dépendants des décharges pour se nourrir.

Des plastiques et d’autres matières toxiques ont été détectés dans les excréments des éléphants de la région, ce qui inquiète les experts animaliers.

« Les éléphants tombent malades en mangeant du plastique », a déclaré Jayewardene. « Nous n’avons cependant pas encore de preuves post mortem que le polyéthylène a causé des décès, mais c’est une réelle préoccupation. »

L’AFP a rapporté en 2017 que le gouvernement sri-lankais avait interdit les décharges à ciel ouvert près des sanctuaires d’animaux, les responsables ayant déclaré à l’époque dans un communiqué : « Environ 300 éléphants sauvages traînent autour des [décharges]. Lorsque les éléphants consomment des déchets infestés de bactéries… cela réduit leur durée de vie. »

Plus de 50 décharges ont reçu l’ordre d’installer des clôtures électriques autour de leur périmètre.

En août, les autorités ont interdit les importations de plastique au Sri Lanka dans le but de protéger leurs éléphants sauvages et d’autres animaux, les mesures devant être mises en place dans les prochains mois, selon l’AFP.

« Les plastiques causent des dommages indicibles à notre faune – éléphants, cerfs et autres animaux », a déclaré le ministre de l’Environnement Mahinda Amaraweera, selon le média. « Nous devons prendre des mesures immédiates pour arrêter cette situation ».